Internet, terrain des escroqueries 2.0

Mis à jour le 19/11/2014

De nouveaux modes d’escroquerie sont rendus possible, par le développement d’Internet, dont  l’utilisation aujourd’hui quasi universelle a poussé certains internautes peu scrupuleux à profiter du manque de connaissances et de vigilance des autres utilisateurs.

Les escroqueries par Internet sont ainsi devenues des arnaques très répandues dont il faut savoir repérer les indices, afin de les déjouer et d'éviter de se retrouver victime des cyberdélinquants.

L’escroquerie est une infraction intentionnelle qui se distingue du mensonge. Le fait par exemple de prétendre avoir oublié son portefeuille pour se faire prêter de l’argent ne constitue pas une escroquerie. Il en est de même, par exemple, sur le fait d’envoyer une facture pour réclamer le paiement d’une somme en réalité non due : cette facture est considérée comme un mensonge écrit, mais n’est pas constitutive à elle seule d’une escroquerie.

Le mensonge, s’il peut être constitutif d’une tromperie en droit civil, n’est pas répréhensible en droit pénal. L’article L 313-1 du code pénal vise en effet de manière distincte l’usage d’un faux nom ou d’une qualité ou bien l’emploi de manœuvres frauduleuses. Les escrocs combinent souvent ces différentes possibilités de tromperie en les utilisant de manière conjointe ou successive. Mais juridiquement, un seul de ces moyens suffit pour constituer l’infraction.

Différents types d’arnaques sur Internet

 Le « phishing » ou hameçonnage : 

Il s’agit d’une arnaque consistant à envoyer un mail qui usurpe l’identité d’une tierce structure (banque, compagnie d’électricité ou de téléphone, fournisseur d’accès, administration etc.) et qui vous demande de communiquer d'urgence vos données personnelles : numéro de compte bancaire ou de carte bleue, identifiants, mot de passe.

Conseils

  • Jamais votre banque, votre fournisseur d'accès ou d'autres organismes ne vous enverront de mail pour vous demander des informations confidentielles,
  • Soyez vigilant et ne répondez jamais à ce type de courriel, détruisez-le dès réception et ne cliquez pas sur le lien proposé,
  • N'ouvrez pas les pièces jointes. il n'y a pas de raison qu'une administration, votre banque ou une entreprise vous envoie un document en pièce jointe,
  • En cas de doute, prenez contact directement l'entreprise concernée (votre banque, votre fournisseur d'accès à Internet, etc.).

Exemples :

Une jeune femme est venue porter plainte au commissariat pour une escroquerie dont elle a été victime. En recherche d’un appartement à louer, elle répond au début de l’année a une offre de location d’une agence immobilière et envoi un mandat cash de 400 euros pour la réservation de la location dudit appartement. La victime a donné copie de sa carte nationale d’identité ainsi que celle de son conjoint. À ce jour elle est sans nouvelles de son interlocuteur et la somme d’argent a été retirée. L’identité de l’agence immobilière concernée avait été usurpée.

 Le « scam » : 

Il s’agit d’une arnaque consistant à la réception d’un mail d'un inconnu vous proposant une transaction financière. L'objectif de cette escroquerie est de vous amener à accepter de verser une participation financière pour régler des soi-disant frais de dossiers, payer des intermédiaires etc.

Conseils

  • Ne répondez pas, et n'envoyez jamais d'argent. Détruisez le courriel dès réception.
  • Méfiez-vous car les auteurs de ces mails sont souvent des délinquants installés dans les pays de l’ouest africain, que l’on peut déceler par la présence de très nombreuses fautes d’orthographe dans les courriels qu’ils envoient.
  • Ne faites rien non plus si vous recevez un mail vous informant que vous venez de gagner ou d'hériter d'une forte somme d'argent.

Exemple :

Deux lozériens ont effectué des virements à un faux trader. Ils ont été contactés par un individu travaillant soi-disant pour une société basée en Angleterre. Après les avoir mis en confiance afin de miser sur les cours de la bourse par Internet, il les a escroqués. L’un pour la somme de 2.900 euros et le deuxième pour la somme de 40.000 euros.

 Des sites de vente douteux : 

Il est facile aujourd’hui de créer un site de vente sur Internet, mais attention, certains produits peuvent s’avérer fictifs.

Conseils

  • Méfiez-vous des offres trop alléchantes et des prix trop bas (comparez-les avec des sites concurrents).
  • Faites une recherche sur le nom du site de vente pour trouver ses coordonnées et des commentaires et évaluations d’internautes.
  • Effectuez les achats sur Internet sur des sites sécurisés dont l'adresse commence obligatoirement par « https » au moment du règlement. Privilégiez les sites d’achat qui envoient un code particulier et temporaire par SMS pour valider l’achat.

Exemples :

Une lozérienne s’est connectée sur un site pour l'achat d'une paire de chaussures de sports de marque. Elle n’a eu aucune confirmation de commande, ni bon de commande. La somme de 73,50 euros a été débitée de son compte bancaire sur un autre site hors zone Europe. La paire de chaussures n'est jamais arrivée.

 L’arnaque à la webcam : 

Vous rencontrez une femme / un homme séduisant(e) sur un site de rencontre ou un réseau social, qui vous propose rapidement de passer sur un service permettant la visiophonie par webcam. Vous acceptez, et votre conversation vidéo devient plus intime avec votre interlocuteur. À ce moment, les escrocs en profitent pour capturer le flux vidéo des images susceptibles de porter atteinte à votre vie privée. C'est le début du chantage : l'escroc vous demande de lui verser des sommes importantes d'argent (bien souvent en mandat-cash vers l’Afrique) et vous menace de diffuser ces vidéos sur internet en y associant les informations qu’ils ont récoltées sur vous (nom, mail, numéro de téléphone, adresse, emploi …).

  • N’envoyez surtout jamais d’argent car cela ne règle rien.
  • Ne répondez à aucun mail et avisez vos amis de l’escroquerie dont vous êtes victime afin qu’ils ne répondent pas aux courriels provenant des maîtres-chanteurs.
  • Réglez les paramètres de confidentialité de vos comptes sur les réseaux sociaux afin de bloquer l’accès à vos informations personnelles.

Exemples :

Une personne retraitée a porté plainte auprès du commissariat de Mende. Au printemps, elle a été contactée sur son compte Facebook par une jeune femme. Seule et affable, elle a rapidement sympathisé avec cette personne qui a fini par lui a demandé de l’argent. 1821 euros lui ont été envoyés par Western Union. Plus aucun contact n’a pu être établi depuis.

La Lozère n'échappe pas aux escroqueries par Internet

Les escroqueries par Internet sont très fréquemment constatées par les unités de gendarmerie et de la police nationale de la Lozère, et l’on observe que ce type d’infraction se maintient à un niveau assez élevé au fil des ans.

Ainsi, sur les 10 premiers mois de l’année 2014, les services ont dénombré en zone de gendarmerie 132 faits d’escroqueries et d’abus de confiance par Internet (137 sur toute l’année 2013 et 162 en 2012). S’y ajoutent les 10 faits de falsifications et d’usages de cartes de crédits (8 sur l’année 2013 et 8 en 2012) et 13 faits d’escroqueries par Internet recensés en zone de police.

Une volonté politique de lutter contre les escroqueries par Internet

La période de crise économique actuelle joue un rôle certain dans l’augmentation du nombre de ces infractions. En effet, de plus en plus de personnes sont à la recherche de bonnes affaires et forment ainsi des victimes potentielles de plus en plus nombreuses.

C’est pourquoi le Gouvernement a créé en 2009 le site Internet www.internet-signalement.gouv.fr qui permet aux internautes d’alerter les pouvoirs publics en cas d’escroqueries. Inscrit dans le plan de lutte contre la cybercriminalité, ce site constitue le portail officiel de signalement des contenus illicites répertoriés sur Internet. Un numéro d'appel national existe également pour signaler un courrier ou un site Internet d'escroqueries : 0 811 02 02 17 (coût d'un appel local).

Contribuez a la lutte contre la délinquance par internet

Si vous avez été victime d’une escroquerie par e-mail ou par Internet :

- Signalez-le sans attendre à votre banque,

et

- déposez plainte auprès de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche de votre domicile, et munissez-vous de tous les renseignements suivants :

  • références du (ou des) transfert(s) d'argent effectué(s);
  • références de la (ou des) personne(s) contactée(s): adresse de messagerie ou adresse postale, pseudos utilisés, numéros de téléphone, fax, copie des courriels ou courriers échangés…
  • tout autre renseignement pouvant aider à l'identification de l'escroc.

Si vous pensez être victime d’une tentative d’escroquerie :

Signalez-le :

- sur le site gouvernemental www.i nternet-signalement.gouv.fr en suivant les instructions.

- en appelant la plate-forme téléphonique INFO ESCROQUERIES au 0811 02 02 17 (prix d'un appel local).