L'agriculture lozérienne

Les données de cet article sont issues de Agreste 2016

En lozère, l’agriculture représente le 2ᵉ secteur économique du département (216 millions d’€ de chiffre d’affaires) après le service à la personne.

Les surfaces agricoles couvrent plus de 50 % du territoire départemental, soit près de 262 300 hectares utilisées essentiellement en valorisation d’herbe, la superficie moyenne d'une exploitation est de 95 ha avec de très fortes disparitées liès aux différents territoires. L’ensemble du département est classé en zone montagne.

On compte dans le département plus de 2 774 exploitations dont 444 sont cotisantes solidaires.

Les structures individuelles sont majoritaires (54,1 %), la part des GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun) est la plus importante de la région Occitanie (39,5 %).

L’emploi agricole représente 10 % de la population active Lozèrienne avec 3029 chefs d’exploitation et 631 salariés. Plus d’un emploi sur 4 est occupé par des femmes (28 % des chefs d’exploitation, 26 % des salariés).

Le renouvellement des générations montre un dynamisme certain, il est représenté par en moyenne 50 installations aidées par an. En 2015, on dénombre 115 nouveaux exploitants (source MSA) avec et sans aides à l’installation.

La production agricole est essentiellement orientée vers l’élevage ovin et bovin. De manière plus marginale, par ordre d’importance, on trouve également des élevages de caprins et des productions de châtaignes, de miel, de plantes à parfum médicinales et aromatiques, du maraîchage et 2 vignerons.

L’agriculture biologique a la plus forte progression (+ 26 % entre 2015 et 2016) de la région Occitanie, elle représente 286 exploitations (10,5%) pour 35 706 hectares dont 31 736 ha en surfaces fourragères.

Une dynamique est à noter sur le volet investissement bâtiments agricoles: de 70 à 110 dossiers par an pour un montant annuel de l'ordre de 2 à 6 millions d'euros de subvention.

La filière « bois et forêt » représente 900 actifs soit 3 % de la population active.

La filière « exploitation forestière et scieries » compte 41 entreprises pour 276 emplois.

La forêt représente 45 % du territoire départemental, 172 000 ha de forêts privées détenues par 22 000 propriétaires.

La production de bois destinée à la commercialisation est de 401 000 m³/an.

Cinq zones distinctes constituent la Lozère

  • l'Aubrac, zone d'estives avec la race Aubrac (35 800 en Lozère), produit essentiellement des broutards à destination de l'Italie. Le débouché de reproducteurs est porté par l'Upra Aubrac. La zone Aubrac est riche ;
  • la Margeride, zone froide, isolée, sujette à l'embroussaillement, caractérisée par de petits structures d'exploitations, filières bovin lait, bovin viande et ovin viande. La Margeride a développé des projets laitiers originaux ;
  • les Grands Causses et Gorges, zone traditionnelle ovine présente des ovins viande et l'implantation du noyau laitier de Roquefort (155 producteurs, volume de 11 millions de litres).
  • les Cévennes et Monts Lozère, zone avec de petites structures, marquées par la diversification, des productions identifiées de niche, dont la châtaigne des Cévennes, zone de concentration de l'élevage caprin laitier producteur du Pélardon (AOC), pour 6 000 chèvres laitières.
  • La vallée du Lot et avants-causses, zone essentiellement située autour du Lot avec des structures plus importantes tournées vers l’irrigation agricole pour des cultures de maïs ensilages ou de prairies temporaires.

Des filières et des signes de qualité diversifiés

Les productions animales sont très présentes sur le territoire, elles représentent la majeure partie de l'élevage de l’ancienne région Languedoc-Roussillon, et 10 % environ du cheptel de la région Occitanie (155200 bovins dont 69600 vaches pour 54200 vaches allaitantes et 15400 vaches laitières, 140 000 ovins/caprins dont 66200 brebis laitières, 51800 brebis viande, environ 6 000 chèvres).

 

Les filières

  • la filière viande bovine se caractérise par une spécialisation des élevages : 950 élevages produisent chaque année autour de 30 000 broutards destinés à l'exportation pour l'engraissement à partir des 54200 vaches allaitantes présentes, essentiellement de race Aubrac ;
  •  la filière bovin lait décline depuis une dizaine d’années, les cessations laitières sont importantes sur la période 2007-2017 (perte de 229 points de collecte). Aujourd’hui, le département compte 377 élevages laitiers et 15 400 vaches laitières qui produisent65,4 millions de litres de lait ;
  • la filière ovine a connu comme ailleurs la plus forte restructuration : 196 producteurs de lait de brebis sont toujours en activité élevant 66200 brebis laitières produisant 17,1 millions de litres de lait et 300 producteurs élèvent 120 000 brebis viandes pour la production d’agneaux de 35 kgs.
  • la production « caprine » concerne 70 élevages dits « professionnels », pour 5 500 chèvres. Dont les 3,2 millions de litres de lait produits alimentent la fabrication du Pélardon (AOP).
  • la production de miel est organisée autour de 268 apiculteurs avec 17612 colonies déclarées.

Les signes de qualités

Fromages : Pélardon AOP, Roquefort AOP, Laguiole AOP, Salakis (Féta), Bleu des Causses AOP, Bleu d’Auvergne AOP, Tomes de lait de vaches et de brebis.

Viandes : Fleur d’ Aubrac (IGP)  ; Boeuf Fermier d’Aubrac (label rouge), agneau ELOVEL (IGP).

Autres : miel des Cévennes (IGP), châtaignes, plantes aromatiques et médicinales, charcuterie.

 

Les structures d’abattage

Les outils d'abattage, multi espèces (au nombre de 3) sont des outils nouvellement modernisés : l’abattoir de Langogne (40 000 porcs abattus par an); l'abattoir d'Antrenas (plus de 4 000 tonnes/an) et l'abattoir de St Chély à très faible tonnage.

La société SALLV (SA Languedoc Lozère Viande), filière de la coopérative Cemac Cobevial valorise la Fleur d'Aubrac, le Veau de Lozère, la marque Elovel et gère 2 outils de salaison/charcuterie en Lozère.

Un département avec de forts enjeux de biodiversité

Le volet biodiversité est emblématique sur ce département qui concentre :

  • un parc national habité, et exploité par presque 500 agriculteurs ;
  • un territoire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de ses paysages que sculptent agriculteurs et forestiers depuis des millénaires ;
  • 190 000 ha classés en zone Natura 2000 : 93 700 ha sont exploités par des agriculteurs (soit 49,3% du zonage N2000 départemental) ;

La Lozère se trouve située en tête de 3 bassins hydrauliques : Loire, Rhône et Garonne

Cette situation de « château d’eau du grand sud » et la présence de nombreuses zones humides supérieures à 1000 m2  : 11 100 ha (inventaire sur seulement 2/3 du département à ce jour) préservées par la directive Cadre sur l’eau engendre de fortes tensions sur les usages de l’eau.

Des réflexions se sont engagées lors des assises de l’eau en 2018 pour trouver des solutions à la gestion des différents usages de l’eau sur le département et permettre de résoudre des insuffisances en autonomie fourragère que 1/3 des exploitations du département connaissent (aggravées par la succession de 7 années de sécheresse en 10 ans).